Dans le presbytère, surmonté d’une voûte à croisière décorée de motifs végétaux en 1905 ex magno pietatis opere, on peut admirer deux toiles : Une sur le côté droit, représentant saint Léonard de Noblat intercédant pour la libération des chaînes du malin, et l’autre sur le côté opposé, représentant la Vierge de la Sagesse (tous deux provenant de églises qui n’existent plus).
Dans la chapelle latérale gauche, dédiée à Saint Joseph, se trouvait le ciborium du SS. Sacrement de 1494, probablement œuvre du mastro Giorgio da Milano, ce dernier aussi arraché et transporté à la nouvelle Matrice à la fin du XIXe siècle.
La statue en bois dorée de Saint Joseph, quant à elle, provient d’une petite église du même nom qui se trouvait autrefois dans la zone du château. Cette image, sculptée par Francesco Reyna et peinte par Vincenzo Di Giovanni (les mêmes auteurs de la statue de Sant’Andrea Apostolo dans l’église homonyme) fut commandée par Antonino Mogavero vers les années 1980 du XVIIe siècle (Scileppi, op. cit.). À l’intérieur de la même chapelle se trouvent deux toiles représentant respectivement la Dernière Cène et Gesù Bambino sulla riva di un fiume che pesca i cuori (tous deux de 1767).
Deux autres petites toiles, de forme ovoïde, se trouvent derrière saint Joseph : sur le côté droit, le Cœur de Jésus (où l’on lit ex devotione magister Dominici De Maio, année 1767), sur le côté gauche, le Bon Pasteur du même style que l’autre.
La présence de ces deux toiles, représentant des sujets christologiques et eucharistiques, donnent confirmation que dans la cuvette abside de la même chapelle, il y avait placé la garde eucharistique en marbre admirable aujourd’hui dans la chapelle de la SS. Sacrement de la Nouvelle Matrice. Dans le mur du côté droit, à côté de la petite statue de Santa Caterina da Siena, se trouve la chapelle avec une toile représentant Saint Dominique, le fondateur de l’Ordre des Prêcheurs.
Plus loin se trouve la chapelle avec la statue en bois, probablement de la fin du XVIe siècle, représentant la Madone du Secours appelée « Madonna della mazza », provenant d’une église homonyme située dans le quartier de “lo spitali” mais qui aujourd’hui n’existe plus. Il s’en suit une une petite image de l’Archange Michel et une chaire de bois précieux qui sur le dossier porte sculpté les armoiries des Barons Ventimiglia.
Ainsi, comme dans la chaire de l’église Mère, ici aussi il y a un bras saillant qui tient en main un précieux Crucifix d’ivoire du XVII siècle avec un cartouche dans lequel il y a l’inscription – I.N.R.I. Jésus Nazaréen Roi des Juifs – en trois langues : latin, grec et hébreu.
Le mur du côté droit est dédié à des scènes de la Passion du Seigneur : la chapelle avec la toile représentant la Flagellation du Christ à la colonne, réalisée par Maria Culotta en 1719; la chapelle du Crucifix avec aux pieds la Vierge des Douleurs et enfin, l’Urne avec le Christ mort aux bras articulés, statue en bois de la seconde moitié du XVIIe siècle, attribuable aux maîtres de l’école du Frate Umile da Petralia.
Au-dessus de l’urne se trouve une toile représentant la Déposition du Christ de la Croix, stylistiquement très semblable aux œuvres du Caravage avec les jeux typiques du clair-obscur. Dans le passé – comme on peut le constater d’anciens documents du clergé de Gratteri conservés aux Archives de Stato di Palermo – il y avait aussi un autel dédié à Saint Lazare et Sainte Marie Madeleine, dont on conserve encore aujourd’hui une petite toile, imitation du Caravage.
Au-dessus de la porte d’entrée, enfin, il y a une cantoria en bois qui abrite le plus ancien organe gardé à Gratteri, réalisé au XVIIIe siècle. A côté de l’église, à l’intérieur de l’enceinte du château des Ventimiglia disparu, se dresse un clocher avec une cuspide octogonale qui abrite sept cloches de taille différente (provenant de plusieurs églises), renouvelée en 1936 par l’émérite citoyen Carmelo Cirincione.
Une de ces cloches porte la date de 1390 ; une autre, de l’année 1587, réalisée par dévotion à saint Léonard de Pierre et Charles Vintimille; celle du Rosaire fut réalisée en 1712. L’église abrite les deux Confréries les plus anciennes de Gratteri: celle du SS. Sacrement, sous le titre de saint Joseph, et celui de la Vierge du Rosaire fondée en 1570.